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Association du site du Mont Canisy
4 août 2006

« Je n'ai jamais été consulté »

Le Pays d'Auge, du vendredi 4 août 2006

Antoine Berge, architecte des premières constructions superbes du Mont Canisy, réagit vivement contre le projet immobilier au lieu-dit les Monts Volants, à Tourgéville.

Antoine Berge« Pour ce projet, je n'ai jamais été consulté ! » Antoine Berge, 78 ans est connu comme le père fondateur des constructions du Mont Canisy.

Le Maire de Tourgéville Edouard Van Collen l'a affirmé ainsi que rapporté dans notre édition du Pays d'Auge du 21 juillet denier. C'est d'ailleurs cet article qui a vivement fait réagir l'architecte retraité, installé à Fourneville.

« J'ai été surpris de lire que j'étais associé au projet immobilier des Hauts de Solière comme architecte conseil de la municipalité », explique l'homme. « Il est vrai que je l'avais été pour le premier projet, celui qui remonte à 2001 ou 2002, je ne sais plus exactement. A l'époque déjà, j'avais demandé à changer beaucoup de choses dans le projet initial. Et puis, le projet n'a pas eu de suite. En revanche, je n'ai jamais été consulté pour ce nouveau projet ! »

Antoine Berge explique qu'il avait souhaité s'entretenir avec le maire de Tourgéville à ce sujet. « La personne de la mairie m'avait répondu que je n'avais pas le droit de donner mon avis avant la délivrance du permis de construire. J'avais alors demandé à laisser une note à M. le maire pour le rencontrer mais là aussi on a rejeté ma demande en me disant qu'il n'y avait aucun document papier prévu à cet effet et que je devais attendre, comme tout le monde la délivrance du permis. »

Antoine Berge se dit radicalement opposé au projet immobilier (126 logements sur 18ha) qui selon lui ne s'harmonise aucunement avec les constructions préexistantes du Mont Canisy. Constructions dont Antoine Berge a été le penseur avec Georges Breuil, ce scientifique « original » qui en 1960 avait imaginé la « Cité du Canisy » et ses 40ha de champs transformés en vue d'y accueillir les plus éminents scientifiques du monde.

« M. Breuil voulait faire quelque chose d'harmonieux, quelque chose qui soit aéré et beau. Il n'était pas question de COS à l'époque ! » Il poursuit « Le COS est devenu une monnaie d'échanges pour des terrains. On achète du COS et on fait n'importe quoi du moment que celà rentre dans le COS ! Mais le COS, à la base, est un garde-fou. Il ne faut pas à tout prix l'atteindre ! »

Antoine Berge se remémore un épisode : « lorsque nous avons fait la Langrinière, le COS n'avait pas encore été fixé. Michel d'Ornano m'avait demandé à combien il fallait le mettre dans ce secteur. Je lui ai répondu : je préfère d'abord réaliser mon projet et ensuite on calculera le COS. Finalement, il était de 0,08. » En espèce, le COS pour le projet des Monts Volants serait de 0,15.

Surtout Antoine Berge réfute toute assimilation entre le style envisagé par le projet et ses propres constructions. « Tout ce que j'ai fait, c'est reprendre des bâtiments anciens existants, des objets magnifiques en eux-mêmes, des vieilles granges qui étaient vouées à la démolition. Le charpentier d'autrefois est le réel architecte ! La seule chose que j'ai eu à faire c'est harmoniser avec le site du Mont Canisy. Et là, on va mettre à côté quelque chose de tarabiscoté à l'allure d'opérette. Je ne peux pas être d'accord ! »

Antoine Berge indique avoir laissé à la communauté de communes Coeur Côté fleurie un plan montrant comment il arrangerait les constructions sur ce même terrain. « Il faut faire quelque chose d'aéré et surtout pas de constructions le long de la route qui singeraient ceux existants en face ! Et puis pourquoi ces petits ghettos d'immeubles ? Le Mont Canisy c'est avant tout une image de marque et non pas de grappiller les mètres carrés ! »

T.R.

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